Ce document, rédigé dans le cadre d'une préparation à l'agrégation de philosophie, montre comment faire usage du livre VI de l'[u]Ethique à Nicomaque[/u] d'Aristote pour les problématiques de philosophie morale.
Nous distinguons 6 problématiques (cf. le plan ci-dessous), les relions à plusieurs sujets de dissertation, et expliquons pour chacune d'elle comment la réflexion aristotélicienne peut être invoquée pour faire progresser la dissertation.
[u]Extrait[/u] :
Si le monde était régi par une absolue nécessité, il serait parfaitement inutile de chercher à modifier son cours. Le malade survivrait ou mourrait fatalement, quelle que soit l’intervention du médecin, dont l’art serait alors inutile, et n’aurait pas même de sens. Or le problème que rencontre la morale est que l’idée d’une nécessité absolue gouvernant le monde n’est pas une simple fiction, mais une hypothèse légitime que les sciences corroborent en progressant. Ainsi, ce que nous appelons hasard ou contingence pourrait n’être que la mesure de notre ignorance de la nécessité. Notre condition est telle que nous ne savons pas si le monde comporte ou non un part de hasard. Dans pareille situation, il pourrait sembler préférable d’accorder notre action à la nécessité probable du monde. Cependant, la cohérence nous obligerait à considérer que bien que la science n’explique pas (ou pas encore) tout, le cours du monde est fatal. On conclurait alors, s’il fallait être conséquent, à une morale de l’inaction justifiant l’indifférence et la paresse. Mais, à l’inverse, admettant une part de contingence dans le monde, il faut se demander quelle portée et valeur pourraient avoir nos actions si tout pouvait être défait par le hasard. Le rapport de la morale à la contingence et à la nécessité interroge donc la prétention de la portée de nos actions sur le monde.
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