Exposé qui retrace tout ce qui s'est passé au cours de la période avant que Ben ali (ex président) quitte la Tunisie.
Le document est illustré par des photos, des cartes et des images qui rendent l'exposé très agréable et facile à comprendre.
[u]Extrait [/u]:
Son nom et les circonstances de sa mort sont ici connus de tous. Giflé en public par un agent de police qui lui a confisqué sa charrette de vendeur ambulant de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi s’est rendu au siège de la municipalité pour porter plainte. On refuse de le recevoir. Personne ne veut l’écouter. Le jeune homme part, puis revient devant le bâtiment pour s’asperger d’essence et s’immoler en place publique. Transferts aux hôpitaux de Gafsa puis de Tunis [...]
...
10 h 15, aéroport de Tunis-Carthage. Enregistrement comme « touriste » avec la profession déclarée d’« enseignant ». La police des frontières ne fait aucune difficulté. Destination demandée : « Tozeur, hôtel Ksar El Jerid », au cœur de la grande cité touristique située à 600 kilomètres de Tunis, au sud-ouest du pays, tout près de la frontière algérienne. La veille, mercredi 5 janvier, le corps de Mohamed Bouazizi, ce jeune bachelier qui s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010, a été enterré au nord de la ville de Sidi Bouzid, au centre du pays, à 250 kilomètres au sud de Tunis, en présence d’une foule agitée et révoltée de six mille personnes [...]
...
Très tôt dans la matinée. Après une première nuit de couvre-feu, les véhicules de l’armée sillonnent toujours les grands axes de la capitale tunisienne. Devant le ministère de l’intérieur, une trentaine de policiers en tenue montent la garde avenue Bourguiba. Les terrasses de café commencent à se remplir. « Quel bordel ! » Au volant de son taxi, Mourad, 48 ans, tempête dans un français approximatif. Au premier feu rouge, il se penche et extirpe de sous son siège un morceau de bois grand comme une batte de base-ball. « Voilà avec quoi il faut travailler maintenant ! », lance-t-il, excédé. Peur des émeutes ? Des jeunes en colère ? « Non. Pas du tout ! C’est pour les policiers. Ce sont eux les voyous en Tunisie [...]