Dissertation type et niveau prépa, Littérature du XVIIIe, corpus [u]Lettres persanes[/u] et [u]Les Liaisons dangereuses[/u], sujet de Jean Rousset: « C’est par la fiction qu’on exclut le fictif et c’est pour mieux apparaître que le romancier se dissimule. »
Corrigé de la dissertation avec un plan dialectique en 3 parties/3 sous-parties, introduction et conclusion.
Dissertation trés bien développé avec un plan de qualité.
[u]Extrait de la dissertation [/u]:
Avec un goût prononcé pour le paradoxe, Jean Rousset écrit, dans Forme et Signification, le propos suivant : « C’est par la fiction qu’on exclut le fictif et c’est pour mieux apparaître que le romancier se dissimule. » Dans cette phrase au rythme binaire, Jean Rousset pose la question du rapport entre l’oeuvre et le réel, sous la double problématique de la fiction et de son auteur. Dans un premier moment, délimité par la première proposition, nous pouvons lire une quasi contradiction, mettant en rapport « fiction » et « fictif » : la « fiction » « exclut le fictif », le mensonge interdit de mentir. La variation lexicale entre les deux termes de « fiction » et de « fictif » nous met sur la voie de l’interprétation : le substantif désignant l’essence et l’adjectif l’attribut, nous comprenons alors que le mensonge pur « exclut », c’est-à-dire s’affranchit de tous les attributs de la fiction, et se fait donc le clone même du réel. Il faut ainsi « mentir à fond », comme dit Marthe Robert, afin de se donner tous les caractères de la vérité. Dans un second moment, qui correspond à la seconde proposition, nous lisons que le « romancier », donc l’écrivain, « se dissimule » hors de son oeuvre pour, paradoxalement, mieux y « apparaître » comme son artisan. Ainsi que le suggère le préfixe privatif dis–, la démarche de l’auteur consiste à s’absenter de son oeuvre afin, précisément, d’y être encore plus présent et puissant, parcqu’invisible. Ainsi, l’auteur s’efforce de n’exister que dans une oeuvre qui est donc totalement son produit [...]