Corrigé entièrement rédigé d'une dissertation de prépa Lettres sur l'[b]harmonie poétique[/b], d'après La Fontaine. Plan en 2 parties/3 sous-parties, intro + conclusion.
[u]Extrait de la dissertation [/u]:
Le type du vers parfait communément admis est celui du vers racinien : équilibré, rythmé, fluide, tombant toujours juste, d’aucuns le considèrent comme parfait. Un autre canon est celui du vers dont les formes, les couleurs, les sons et les évocations sont en correspondances les uns avec les autres, formant ainsi un ensemble fini, un poème ciselé, poli, où chaque élément trouve sa correspondance, et ces deux éléments avec le tout, dans un assemblage de structures et d’images équilibré qui constitue une unité parfaitement lisse et sphérique. La Fontaine tranche : « Il n’y a point de bonne poésie sans harmonie. » Le vers racinien s’inclinerait devant le vers harmonieux, car le vers racinien est une droite régulière lancée vers l’infini, et le poème harmonieux une sphère sans aspérité, parfaitement finie, maîtrisée et close sur elle-même. Toutefois la poésie n’est pas accoutumée à se satisfaire d’elle-même, à se maintenir sous une forme précise et à multiplier les exemplaires de son harmonie. Bien au contraire, elle évolue sans cesse, elle progresse, elle tâtonne, elle suit un itinéraire, pour se trouver elle-même, comme pour trouver l’objet de son désir inassouvi. La poésie ressemble alors davantage à une ligne qu’à une sphère. Si la poésie est le moyen de renouer avec l’harmonie de l’Univers, alors l’harmonie de la poésie, l’harmonie dans la poésie, n’est peut-être pas le moyen, mais le but de sa quête, de notre quête. Nous analyserons en premier lieu l’expression de « bonne poésie », puis nous tenterons de concilier l’idéal de l’harmonie avec le but de la poésie ainsi dégagé.