Peut-on douter de tout ? Corrigé dissertation

Excellent corrigé de dissertation entièrement rédigé et expliqué de 13 pages sur les notions de vérité, raison, conscience à télécharger.

Le plan dialectique choisi est argumenté par des auteurs tel que Descartes, Kant ou même Montaigne.

Ce corrigé par un professeur de philosophie.

Problématique : Peut-on douter de tout ?

Extraits de la dissertation :

On peut d’abord envisager qu’il est possible de tout remettre en cause, à condition que le doute ne soit qu’une étape, qui permette de poser les conditions même de la connaissance. C’est d’ailleurs ce que fait Descartes dans Le Discours de la méthode : qu’il utilise le doute ne fait pas de Descartes un sceptique, dans la mesure où, loin de renoncer à la connaissance, il se sert du doute comme d’un instrument pour chercher la vérité. Ainsi, chez Descartes, même si le doute est hyperbolique, il n’est que transitoire : il est une étape — un moyen, et non une fin. Autrement dit, il faudrait distinguer le doute sceptique, qui est renoncement définitif au savoir, du doute méthodique, pour qui la suspension du jugement est une voie d’accès vers la vérité. C’est la distinction que fait Kant dans la Logique : pour lui, le doute sceptique qui montre « l’impossibilité d’atteindre à la certitude » est nuisible.

[...]

Ainsi, le doute radical nous libère de l’erreur : il est une condition nécessaire pour accéder à la connaissance. Le savoir ne peut s’élaborer qu’en remettant en cause les connaissances antérieures. C’est la position défendue par Descartes dans Le Discours de la Méthode : le doute permet de mettre à l’épreuve ses connaissances, en éliminant toutes celles qui ne sont pas certaines. Dans la quatrième partie de l’œuvre, Descartes fait le choix de douter de tout : il décide de « rejeter comme faux tout ce en
quoi [il] pourrait imaginer le moindre doute ». Hyperbolique, le doute cartésien est aussi méthodique : ce sont d’abord les sens qui sont remis en question, puisqu’ils sont trompeurs.

[...]

Ainsi, il existe une fondamentale ambivalence, dans le doute radical : salutaire, quand il témoigne d’un esprit critique capable de remettre en cause les fondements du savoir, il peut devenir dangereux, quand il n’a plus de limites. Le doute radical, parce qu’il sape les fondements mêmes à la fois du savoir et de la morale, peut faire peur.
Afin de déterminer si, effectivement, l’on peut douter de tout, il faudrait distinguer deux formes de doute : quand il est renoncement définitif à la vérité, le doute radical n’est ni possible ni souhaitable.