Corrigé d'une dissertation de philosophie sur le thème de l'Inconscient ou les thématiques de devoir, de la morale ou de la liberté sont abordées.
Ce corrigé a été rédigé par un professeur de philosophie.
En plus des explications sur le thème et les enjeux, un plan détaillé est proposé afin de vous aider dans votre réflexion.
Et pour terminer un corrigé complet et entièrement rédigé est proposé afin de vous aider.
Problématique de la dissertation : L'inconscient peut-il être une excuse ?
Extrait de la dissertation :
Pour être jugé responsable de mes actes, il faut que j’en sois pleinement l’auteur : autrement dit, que j’aie agi librement, en pleine connaissance de cause. Mais
que devient ma responsabilité, si j’agis non pas en toute conscience, mais guidé par mon inconscient ? L’inconscient se définit en effet comme l’ensemble des phénomènes psychiques qui échappent à la conscience, mais influencent le sujet à son insu : le contenu psychique a beau être refoulé, il n’en est pas moins agissant. On peut donc être tenté d’utiliser l’inconscient comme une excuse, c’est-à-dire comme une cause de mes actions qui ne peut m’être imputée. Cependant, une excuse peut être de mauvaise foi, autrement dit, n’être qu’un prétexte, une raison peu convaincante que l’on invoque pour se disculper. Plus profondément, il semble problématique de dissoudre la responsabilité d’un sujet libre dans la notion d’inconscient.
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Il semble pourtant problématique de « dissoudre » la responsabilité du sujet dans l’inconscient. En admettant la notion d’inconscient, ne prend-on pas le risque de justifier toutes sortes de conduites, même les plus inacceptables ? N’est-ce pas déposséder le sujet de toute maîtrise de soi, et considérer qu’il n’est pas véritablement l’auteur de ses actes — qu’il n’agit pas vraiment, mais est « agi », de façon passive ? Voilà la critique qu’adresse Alain à Freud. Selon lui, en effet, l’inconscient est « une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps » (Éléments de philosophie, chap. XVI).
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L’inconscient, certes, influence le sujet, mais il ne l’amène pas à agir de façon strictement déterminée : l’influence, autrement dit, laisse une place au choix du sujet, à son libre-arbitre. Par exemple, on peut avoir l’impression que les pulsions déterminent le sujet, qu’elles le poussent (d’où le nom « pulsion ») à agir sans lui laisser aucun choix, de façon quasiment mécanique… Mais en réalité, les pulsions ne visent pas à être réalisées : elles sont le plus souvent canalisées, refoulées, ou maîtrisées par le surmoi. Ce n’est donc pas parce que l’être humain est influencé par son inconscient qu’il est entièrement déterminé par lui, et privé de toute liberté.
Enfin, on peut faire la distinction entre névrose et psychose, entre sujet sain et sujet souffrant d’une pathologie mentale. Dans la psychose seulement, il y a perte du contrôle de soi : l’individu souffrant d’une maladie mentale n’est souvent pas maître de lui-même, et ne peut alors être tenu pleinement responsable de ses actes.