Exemple de corrigé d'une dissertation sur les thèmes de la liberté, le bonheur. Ce sujet nous invite à nous questionner sur la nature de l’homme et son conditionnement, sa prédestination à la vie en groupe, en collectivité.
Corrigé de très grande qualité avec de nombreuses citation d'auteur : Aristote, Proudhon, Sartre, etc.
Dissertation de plus de 11 pages.
Problématique : L'homme est-il fait pour vivre en société ?
Extrait de la dissertation :
La société et l’homme sont deux notions inextricables, puisque sans l’une, l’autre n’est plus. La société repose sur un vivre-ensemble qui semble parfois compliqué, voire même voué à l’échec. Entre guerres, conflits, tensions géopolitiques ou religieuses, la société représente grand nombre de défis et d’enjeux prenant leur origine chez l’homme, et en l’affectant d’ailleurs tout particulièrement. Dans l’opinion commune, on pense généralement que l’homme ne peut vivre autrement qu’en société, et que, seul, il serait impossible pour lui de survivre, de s’épanouir pleinement. L’on part toujours du principe que l’homme est un être naturellement sociable.
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Dans L’être et le Néant (1943), en prenant pour exemple le sentiment de honte, Sartre réussit à démontrer qu’autrui n’est autre que l’individu par lequel notre existence nous est révélée : « La honte est honte devant quelqu’un. Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même : j’ai honte de moi tel que j’apparais à autrui ». Nous voyons ici qu’autrui se pose comme instance de conscientisation de soi. En d’autres termes, cela signifie que, sans l’autre, il nous serait incapable de prendre réellement conscience de soi : comme nous considérons généralement autrui comme un sujet (plus rarement comme un objet), nous pouvons nous considérer nous-mêmes comme des sujets. La vie en société semble donc primordiale dans le processus de subjectivation de soi : elle nous permet d’être et d’être au monde.
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L’homme est-il naturellement social ? Il semblerait que, sans la société, l’homme pourrait difficilement satisfaire l’intégralité de ses besoins. À l’état de nature, il ne serait pas auto-suffisant au point de perpétuer l’espèce et assurer sa propre survie. La vie en société apparaît comme une sécurité, même si elle présente certains inconvénients. Elle est avant tout le rassemblement de plusieurs personnes ayant pour but leur intérêt et, par voie de conséquence, l’intérêt commun. L’homme a une tendance générale au rassemblement, au regroupement, autant du point de vue pratique que moral. En outre, la société apparaît comme un accès plus grand à l’humanité : celle des autres et celle de soi, privilège de l’être humain.