Dissertation de philosophie sur le thème de la liberté et de l'état. Ce sujet invite à se questionner sur la relation entre le fait de gouverner un peuple et sa capacité à être et rester libre.
Problématique : L'Etat est-il l'ennemi de la liberté ?
Cette problématique peut être formulée de différentes matière également mais amène à la même réflexion :
- L’État n’est-il source que de contraintes ?
- Est-il possible d’être libre dans l’État ?
Extrait de la dissertation :
L’État est une réalité politique que l’on peut difficilement historiquement dater tant sa formation précède sa théorisation. En Grèce Antique, nous parlions déjà de « société civile » (koinônia politikè) et en Rome Antique de « République » (res publica), mais ce n’est que plus tard, au moment de la Renaissance et surtout en Italie avec Machiavel, que l’État prend le sens moderne que nous lui connaissons, pour seulement finir par s’imposer au milieu du XIXème siècle. La notion d’État est donc une notion évolutive et difficilement appréhensible. On pense généralement que l’État est le garant de notre protection et qu’il nous permet de vivre de manière sécurisée, et en harmonie avec les autres.
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Finalement, nous pouvons penser que l’existence même de l’État provient des hommes et de leur volonté d’être libres : pour qu’un État existe et soit pérenne, il faut avant tout que les citoyens s’y soumettent. Rappelons de même que l’État peut correspondre, du point de vue sociologique, à l’ensemble des personnes d’un même territoire et gouvernées par le même gouvernement. Dès lors, il semblerait paradoxal et même contradictoire de penser que l’État puisse être l’ennemi de la liberté. L’État se comprend en effet à partir de la notion de contrat social, qui est le respect des individus entre eux et donc, ipso facto, des lois.
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Finalement, nous voyons qu’il est possible de réconcilier les deux notions de liberté et d’État. Elles ne s’excluent pas systématiquement et font même corps. Nous pouvons penser la soumission à un pouvoir comme étant l’instance la plus libératrice qui soit. À ce titre, nous pouvons prendre comme exemple la dialectique du maître et de l’esclave du philosophe allemand Hegel. Dans ce concept hégélien tiré de la Phénoménologie de l’esprit, l’esclave travaille et le maître donne les ordres. On pourrait donc penser que de ces deux personnes, le maître est le plus libre. Néanmoins, un renversement dialectique apparaît : par le travail, l’esclave acquiert une liberté d’esprit et donc devient indépendant (« Arbeit macht frei », « le travail rend libre »), au contraire, le maître a besoin de son esclave pour réaliser ses désirs et devient dépendant de lui.