Exemple de corrigé d'une dissertation de philosophie sur les thèmes au programme : Le travail / le devoir / la liberté.
Ce sujet nous invite dans un premier temps à déterminer si oui ou non le travail ne va qu’à
l’encontre de notre volonté, s’il est forcément liberticide. Des auteurs tel que Platon, Marx ou encore Elias ou Hegel viennent appuyer l'argumentation.
Problématiques :
La problématique peut être formulées également de cette manière :
Le travail ne peut-il se réduire qu’à son action contraignante sur la volonté humaine ?
Peut-on être plus libres en travaillant ?
Extrait de la dissertation :
Au quotidien, nous avons tendance à entretenir un rapport paradoxal avec le travail. En effet, le travail apparaît le plus souvent comme une contrainte, quelque chose qui nous est imposé et dont nous nous passerions volontiers. Néanmoins, il est aussi considéré comme une forme d’épanouissement personnel, une force qui nous appartient et qui nous permet d’assurer notre liberté. L’ambiguïté du regard que l’on pose sur le travail naît donc de cette antinomie : contrainte et liberté. Il semblerait que l’un efface l’autre : la liberté est une absence de contraintes et la contrainte est une absence de liberté. Nous attendons avec impatience le temps libre, mais le travail nous permet souvent de réaliser nos individualités et de prendre conscience du monde qui nous entoure, d’y participer.
[...]
Nous le savons, le travail est avant tout une force de production, que cela soit physique,
matériel ou intellectuel, immatériel. Le travail produit donc des biens et des services : textile,
technologie, papeterie, connaissances, recherches… Nous pouvons donc affirmer que la production de biens et de services peuvent contribuer au bien commun, et donc que le travail n’est pas une contrainte mais bien une obligation morale. En effet, le travail fait avancer la société puisque chaque individu a un rôle bien défini. Dès lors, chacun se spécialise car tout le monde n’est pas en mesure de devenir un bon professeur par exemple. Il serait impossible de maîtriser tous les savoirs, toutes les techniques.
[...]
Nous l’avons vu, le travail peut être considéré comme un véritable achèvement personnel,
mais il peut aussi être source d’une libération et d’une émancipation de l’homme. La technique
et le travail sont les signes de l’intelligence humaine, capable de se perfectionner sans cesse. Par ce perfectionnement, l’homme atteint une indépendance non négligeable, autant vis-à-vis de la nature que vis-à-vis de lui-même. En se sachant capable d’accomplir une tâche donnée, l’homme peut se sentir davantage libre que s’il devait dépendre intégralement de ressources naturelles. Alexandre Kojève dans son Commentaire de la Phénoménologie de l’esprit, analyse la dialectique du maître et de l’esclave hégélienne en ces termes : « Le Maître force l'Esclave à travailler. Et en travaillant, l'Esclave devient maître de la Nature. (…) En devenant par le travail maître de la Nature, l'Esclave se libère donc de sa propre nature, de son propre instinct qui le liait à la Nature et qui faisait de lui l'Esclave du Maître.